L'origine des lésions fonctionnelles

Les lésions primaire
Sur l'ensemble des chevaux présentés, 20 % des lésions sont d'origine traumatique : chute le plus souvent, mais également toutes sortes d'émotions fortes.

Les lésions adaptatives
Les autres, soit 80 % des cas, sont des lésions fonctionnelles adaptatives, qui peuvent être d'origines diverses :

  • Une lésion fonctionnelle peut se développer suite à un problème sur l'appareil locomoteur, tel que problème de ferrure, défaut d'aplomb, abcès du pied... Après correction de l'origine du problème, il peut persister une lésion fonctionnelle qui nécessite un traitement propre, ostéopathique.
  • De même une douleur abdominale, notamment d'origine gynécologique (ovaires douloureux, vagin (jument qui 'pompe'), cordon testiculaire douloureux) incite le cheval à adopter une position et une locomotion dites antalgiques, pour soulager la douleur. Les lésions primitives appellent généralement un traitement chirurgical, mais la position induite par la douleur peut, à la longue, entraîner des lésions fonctionnelles d'adaptation au niveau de la jonction thoraco-lombaire. Ces lésions ne disparaîtront pas forcément avec le traitement de la lésion primitive, elles peuvent nécessiter un traitement ostéopathique.

Il faut garder à l'esprit que le cheval est normalement en équilibre dans une attitude "normale". S'il adopte spontanément des attitudes bizarres, ou s'il est manifestement asymétrique (tête en l'air, absence de flexion d'un côté), ce n'est pas pour embêter le cavalier, encore moins parce qu'il "grandit plus d'un côté que de l'autre" (la croissance est toujours symétrique).
Devant ce type de problème, il convient en premier lieu de remettre en question sa façon de monter, faire monter le cheval par un autre cavalier, voir si le problème persiste également à la longe et en licol ; il faut également se poser la question de l'existence de lésions fonctionnelles chez le cavalier habituel, qui peuvent l'amener sans même qu'il s'en rende compte à monter dans une position asymétrique qui oblige le cheval à s'adapter à son tour.
Si le problème ne ressort manifestement pas de l'équitation, chercher une lésion qui induit le cheval à adopter une attitude qui le soulage d'une souffrance. On trouvera soit une lésion fonctionnelle primaire, soit une lésion non fonctionnelle, avec éventuellement lésion fonctionnelle adaptative pour compenser.
Si on cherche à contrarier par la force une lésion, croyant à la mauvaise volonté du cheval, à un problème de croissance ou de manque de
souplesse, non seulement on entretient le trouble primaire, mais on crée et aggrave des lésions fonctionnelles qui en découlent, et on se retrouve avec un cheval complètement bloqué.

D'une manière générale, plus le cheval est coincé dans une attitude, plus il aura tendance à développer des lésions fonctionnelles (ex : cheval toujours travaillé avec des enrênements, ou toujours travaillé rassemblé sans possibilité de s'étendre régulièrement : le cheval développe une musculature déséquilibrée, ce qui génère des lésions fonctionnelles).
Les chevaux les plus épargnés sont les chevaux de concours complet, car leur travail est varié : 2 pistes, extension sur les obstacles larges, arrondissement sur les droits, travail rassemblé en dressage, etc…

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