Diagnostic
Quand faut-il ne rien faire ?

Le principal outil de diagnostic est le toucher : c'est en palpant la ligne du dessus du cheval que l'ostéopathe sent les zones de tension, c'est en "chatouillant" cette ligne du dessus pour mobiliser chaque niveau de la colonne qu'il détecte les articulations intervertébrales qui ne bougent pas ou pas assez.

L'ostéopathe en déduit alors une série de symptômes, qui devraient logiquement se manifester, et doivent être corroborés par la vision du déplacement du cheval et par les observations du cavalier.

La vue n'intervient donc que secondairement, pour confirmer le trouble de déplacement du cheval : on procède souvent en faisant tourner le cheval sur lui-même pour regarder si "tout s'enroule dans le même sens", si le mouvement est cohérent (flexions de la colonne vertébrale, engagement des membres) ; selon certains praticiens, seuls quelques chevaux nécessitent d'être regardés trotter avant et après la séance de manipulations : on observe alors comment le cheval passe les membres à chaque foulée, de quelle manière les boulets descendent, la symétrie des déplacements, le roulement du bassin…
Ceci est intéressant en particulier si on suspecte une boiterie basse (qui n'est donc pas du ressort d'une manipulation vertébrale) : si la boiterie n'a pas été réduite par les manipulations, elle risque d'être d'origine basse.

Le problème qui se pose au praticien, en présence d'une lésion fonctionnelle, est en effet de différencier une lésion primaire (suite à une chute par exemple) d'une lésion adaptative : dans ce dernier cas, il est avant tout nécessaire de traiter le problème d'origine (la lésion fonctionnelle reviendrait régulièrement tant que la cause n'est pas traitée) : la recherche de la lésion primaire est du ressort du vétérinaire traitant si elle n'est pas fonctionnelle (médecine classique).

C'est après ces investigations, et seulement après, que sont prises en considérations les observations du cavalier. En effet si les symptômes proposés par l'ostéopathe en fonction de ce qu'il a trouvé au palper correspondent à la visualisation de l'asymétrie de déplacement et à la plainte du cavalier, l'indication de manipuler est posée, car le cheval souffre de sa lésion. Mais si le cavalier ne confirme pas et que l'ostéopathe n'a pas pu corréler ce qu'il a trouvé au palper avec des anomalies de déplacement, il est préférable de s'abstenir de toute manipulation : le cheval s'est totalement adapté à sa lésion, et une manipulation le replacerait dans une situation de déséquilibre mécanique. Il ne faut donc pas traiter toutes les lésions diagnostiquées, mais uniquement celles qui ont une expression clinique.

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