Comment identifier clairement
l'origine d'un problème ?

 

Lorsqu'un cheval refuse de monter dans un van ou embarque toujours son cavalier au même endroit, on a tendance, avec notre 'culture club' (pardon pour les clubs, mais le comportement des chevaux n'a pas encore fait son entrée dans l'immense majorité d'entre eux), à dire 'il se moque de nous', 'il est vicieux', etc. et à en conclure sur la nécessité de se fâcher 'une bonne fois'.

Parelli nous a donné d'autres clés pour décoder le comportement des chevaux et pour l'améliorer. Ses '7 jeux' de base, qui se pratiquent à pied, permettent en quelques minutes ou quelques heures, de situer exactement les problèmes du cheval (et/ou de son 'patron') avec beaucoup plus de finesse (et ultérieurement de les régler).

 

Ces trois premiers jeux, simples au demeurant, permettent déjà de mettre en évidence si le cheval est plutôt peureux (des problèmes vont se poser dès le premier jeu et le cheval va nécessiter de la désensibilisation), ou plutôt irrespectueux (il ne cède pas aux pressions, et/ou il bouscule les hommes et ne garde pas ses distances, n'est pas attentif à l'humain, à son emplacement, à un certain périmètre 'privé' autour de lui, ni aux indications qu'il donne).

Ils permettent également de mettre en évidence des problèmes inhérents à l'homme : des gestes trop brutaux, un abord trop direct, qui sera ressenti par le cheval comme agressif et lui feront identifier l'homme comme prédateur (dès le premier jeu), ou au contraire un excès de précautions qui ne donnent jamais au cheval l'occasion de se désensibiliser ; un défaut de volonté, d'énergie ou de fermeté (donc de leadership), ou un défaut de coordination et de clarté dans les gestes (toujours le leadership), qui engendrent chez le cheval méfiance, confusion, incompréhension et éventuellement défense ; un défaut de progressivité dans les ordres, qui empêche le cheval d'affiner sa sensibilité, et éventuellement le mettent aussi en défense.

 

Les quatre jeux suivants combinent les précédents et permettent d'affiner encore le diagnostic (et ensuite de corriger les problèmes).

  Ces sept jeux, outre qu'ils mettent en lumière sans pitié les carences de l'humain, donnent donc la possibilité d'entrer dans le détail du comportement du cheval en faisant apparaître des axes différents : respect de l'homme avec son périmètre privé, peur de se laisser toucher à certains endroits, peur des bruits et mouvements environnants, peur du confinement, dégoût pour les déplacements dans un sens donné, manque d'attention pour le dresseur, manque de responsabilité. Ces axes fonctionnent relativement indépendamment. Un cheval n'est pas au départ peureux pour tout, ou courageux pour tout. Il peut être totalement impavide pour tout ce qui survient brusquement, et ne pas tolérer qu'on lui touche la tête. Il peut être extrêmement froid, et en même temps être tellement claustrophobe qu'il a peur de s'approcher d'un mur ou d'un bord de route.

En cas de problème, la solution qui consiste à se fâcher risque bien avant tout de nous faire perdre la confiance du cheval, qui est toujours fragile puisqu'il nous identifie dès le départ comme prédateur. L'énervement de l'homme n'est pas pour le cheval un acte de dominance : les proies, les herbivores, ne connaissent pas la colère, qui est un comportement et un sentiment de prédateur. Les proies assurent leur dominance plutôt par la fermeté, éventuellement la menace et la force, et surtout par la permanence, la répétition systématique de la pression : les chevaux vivent ensemble 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Les dominés n'ont pas de vacances de hiérarchie. L'homme qui passe avec son cheval une heure par jour, ou pire, une heure par semaine, devra bien comprendre que le cheval aura bien du mal à l'identifier comme dominant et/ou leader, et peut-être à l'identifier clairement tout court (il le reconnaît bien sûr, mais il n'est pas certain de son statut vis à vis de lui, ni e ce qu'il lui veut).

Bref, la confiance et le respect du cheval sont fragiles, et il est donc clairement préférable d'identifier plus précisément les problèmes qui se posent et de les travailler spécifiquement.